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Quand la torture fait son chemin

Je n'ai pas écrit depuis un bout parce que je ne savais pas comment dire ce que vous allez lire... Tous les posts sur mon blog se veulent être francs et sincères; et jusqu'à présent, j'ai toujours trouvé du positif à être nouvelle maman. Mais en ce moment, c'est dur. Très dur même.

Ma petite a eu 11 mois et elle ne fait toujours pas ses nuits.

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(QUOI?? pensez-vous tandis que vous vous préparez à me dérouler tous les conseils que vous connaissez et qui ont marché pour vous ou la cousine d'une tante d'une amie... croyez-moi, je les ai pas mal tous entendus.)

Quand je dis ne fait pas ses nuits, je veux dire qu'elle se réveille aux trois heures comme dans sa première semaine de vie. Tout le progrès qu'on avait fait jusqu'à notre déménagement à Montréal s'est perdu quelque part en chemin. A 6 mois, ma fille dormait 6 heures dans son lit. Je lui donnais à boire et elle se rendormait jusqu'à 7h. Depuis qu'on a quitté la Floride, elle se réveille aux 3 heures et cela peut prendre jusque'à une demi-heure la rendormir. Rendue là, moi je suis tout à fait réveillée et je reste à trainer sur Facebook jusqu'au prochain réveil. Et le sevrage est rendu impossible, car l'allaitement est sa seule manière de se rassurer, se calmer et bien sûr s'endormir pour la 4e fois durant la nuit. Et la journée, les siestes de 2h qu'elle faisait si bien toute seule sont rendues des micros je-ferme-les-yeux-pcq-tu-m'y-obliges-but-i-wont-go-quietly de 30-45 minutes, dont 20 ont été dans les bras de... MAMAN!  Fatigue n'est même plus l'état dans lequel je me trouve. Ça c'était il y a 3 mois. Il y a eu épuisement, écoeurement, malade pour finir avec zombie. Je ne crois pas qu'il y ait de mots pour décrire l'état ou je me trouve à présent. Je ne suis qu'un fantôme de moi-même.


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Des fois, même prendre une douche est trop difficile. Mais il n'y a pas de repos, pas de pause bébé, pas de vacance de la maternité. En tout cas pas dans ma tête! Quand je trouve le courage de l'amener chez ma mère quelques heures, je passe le temps à me demander si elle va bien, alors que je le sais qu'elle adore sa grand-mère. Des fois elle ne veut même pas venir avec moi quand j'arrive. L'autre jour, je l'ai laissée avec son père pour aller dans un café rencontre. J'ai oublié mes soucis pendant 1h et pouf, comme par magie, les pensées se sont multipliées dans ma tête et je suis rentrée plus tôt que prévu. Quand est-ce qu'on arrête de se sentir coupable? Dans mon cas, quand je m'éloigne, je ne fais que penser à ces 2 jours ou ma puce a été toute seule dans sa chambre d'hôpital et je n'étais pas auprès d'elle. On dirait que je ne cesserai jamais de me sentir coupable et d'essayer de me faire pardonner mon absence au début de sa vie.  Dans le fond, je le sais bien qu'elle ne s'en rappelera pas le jour de ses noces!! Bien que... #onsaitjamais lol

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Beaucoup de personnes me conseillent et me disent de faire ci ou ça, et lorsque "ça" ne fonctionne pas, ce que je n'aime pas c'est que ça devient ma faute. J'ai des beaux commentaires "t'as surement pas fait ce que je t'avais dit, ça avait fonctionné pour moi pourtant!" " t'es sûre que tu as fait ce que l'article disait?", " ben là il faut la laisser pleurer au moins 30 minutes sinon ça sert à rien!"
Crois-moi, avec la fatigue et les frustrations que je vis, je n'ai vraiment pas besoin de ce genre de remarques.

Bref, je continue chaque soir de trouver un moyen de passer au travers et de garder ma raison. Je dors parfois avec elle pour récupérer durant le jour. Mais pour ceux qui attendent la fin heureuse de ce post, je ne l'ai pas encore trouvée. La seule chose qui rend la torture un tant soit peu vivable c'est que le matin, quand ma puce se réveille, elle se tourne vers moi et me donne des beaux bisous et des câlins. Il n'y a rien de plus doux. C'est comme un baume sur le coeur. C'est comme un "merci maman d'être avec moi". N'empêche les amis que je suis fatiguée. Épuisée. Et sincèrement, je ne sais pas combien de temps encore je peux continuer comme cela sans dormir.

Une chose est certaine, j'ai bien compris qu'être maman consiste à vivre une série de phases qu'il faut passer une après l'autre, parfois repasser ou jongler avec 2-3 à la fois. C'est difficile, mais on fini toujours par regarder en arrière un jour et se dire ouf! J'ai passé à travers. Je sais que ma fille va faire ses nuits dans son lit éventuellement. Et peut-être que je vais m'ennuyer de l'avoir collée contre moi et tellement dépendante, qui sait?

Quand je dis collée, je veux dire me tenant en otage, la tête enfoncée dans le cou: exibit a

En attendant, j'ai besoin de moins de jugement, moins de "conseils qui se veulent bienveillants", plus de compréhension et surtout, surtout 36 heures consécutives de sommeil. (je me permets de rêver)

Avez-vous passé par un temps difficile avec vos minis? Avez-vous trouvé la lumière au bout du tunnel?

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