Au secours! Mon premier-né me déteste!

Salut!

Dans un de mes derniers posts, je vous annonçais la venue de bébé 2 et les quelques petites inquiétudes qui sont survenues lors de la grossesse. Bébé est arrivée sans complications,

mais a laissé des conséquences de tailles sur mon corps et ma santé... je vous en parlerai peut-être dans un autre message!

Pause pour vous présenter mon petit rayon de soleil:

crédit photo: Claudia Palmieri

Elle est arrivée vite, fait déjà presque ses nuits, et malgré quelques petits obstacles à une parfaite santé, je dois dire que j'ai la grâce d'avoir un bébé qu'on dit "facile". Sourire facile, s'endort facile et préfère le lit aux bras, communique déjà ce qui ne va pas presque clairement. J'ai pas l'impression d'avoir à deviner tant que ça comment subvenir à ses besoins, contrairement à ma première. Reste à savoir si ce sont les talents de communication de bébé 2 ou mon expérience de maman? (2nd time is a charm I guess!) 

Bref, je ne suis pas venue vous parler de ça aujourd'hui. J'ai commencé plusieurs articles depuis mon accouchement, mais j'étais incapable d'en terminer un parce que ça ne représentait pas ce que je ressens en ce moment. J'ai la tête pleine de doute, le coeur en peine et les pensées troublées par toutes sortes de craintes et questionnements depuis que ma deuxième poulette est parmi nous. Ça prend la place de tout autre sujet dont je pourrais parler. Alors j'ai décidé de l'écrire, ça va peut-être laisser le chemin à d'autre chose!

J'ai longtemps désiré être maman, et quand ma première-née est arrivée, elle est instantanément devenue le centre de ma vie. L'amour que j'ai ressenti pour elle ne pouvait être exprimé, quantifié ou expliqué. Quand ma 2e est née, j'étais heureuse, mais je n'ai pas ressenti ce clic instantané. Elle arrive à quatre mois cette semaine, et mon amour pour elle s'est comme développé avec le temps; au fur et à mesure que j'ai appris à la connaître. Je la vois agir ou réagir et je me dis "elle est cool elle!" pis c'est comme si un on a passe des "étapes d'amour" (????) Je me sens mal de le dire, mais c'est ça pareil. Quand je la regardais, je savais que c'était ma fille, mais c'est comme si je trompais mon premier bébé, celle qui avait pris toute la place pendant 2 ans. Et elle ne s'est pas gênée pour me laisser savoir son avis sur le sujet en me poignardant dans le coeur, tournant 3... non plutôt 39283 fois le couteau pour s'assurer d'avoir bien déchiré le tout. 

Jamais ma première n'a fait de jalousie qu'elle a exprimée contre sa soeur. Au contraire, dès qu'elle pleure, elle court à son chevet, elle la couvre de bisous (de microbes aussi, mais bon!), elle me chicane  quand elle pense que je lésine au lieu de lui donner à manger. Elle la protège, la fait rire, lui offre toujours de sa nourriture, lui montre ses jouets, pense à lui apporter une couverture, bref une très bonne grande soeur protectrice et aimante. Je l'implique dans tout ce qui a attrait aux soins du bébé, elle a son "cravail" (travail) pour m'aider avec les couches, elle m'aide à choisir ses vêtements,  elle aide bébé à faire le rot, lui chante des chansons; je fais tout mon possible pour ne pas la tenir à l'écart. Je m'attendais quand même à ce qu'elle lui fasse mal ou agisse mal envers elle à un moment ou un autre, mais rien n'est arrivé. Les deux premiers mois se sont déroulés sans anicroches de ce côté alors je me pensais épargnée.  J'étais contente, parce que les histoires d'horreur et de violence que ma mère m'a raconté entre mes soeurs et moi me tenaient réveillée la nuit (lol, on est pas toutes ouvertes à partager l'amour de maman! ).

Jusqu'au jour ou, de nul part, la bombe est tombée. Ma fille, est une fille à maman point barre. Elle vient à moi pour tout et ne pense pas que son père est muni de bras qui pourraient la consoler ou l'aider de temps en temps. Elle qui n'a jamais voulu dormir avec personne d'autre que moi me dit un soir: "Je veux dodo avec daddy." Y a rien là, me direz-vous, et c'est ce que j'ai pensé au début, me disant, c'est bon! Bonding time avec daddy, et je peux m'occuper de la petite plus facilement. Mais après, c'était "touche pas mes cheveux"; "je veux pas calin"; "je veux pas bisou"; ainsi de suite pour finir un jour avec un cri de colère : "JE VEUX PAS MAMAN! JUSTE DADDY" J'étais sous le choc, j'ai répondu, "mais je t'aime, ma cocotte". et elle de m'achever: "Non, pas je t'aime maman" et elle est partie rejoindre son père.

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À quel point elle savait vraiment ce qu'elle disait, je ne sais pas, mais imaginez-moi, brisée en dedans, déjà que je me trouve semi-compétente et prie chaque jour de ne pas fouarer ma job de maman, les hormones font rage, et ma 2e poulette n'a plus d'aussi belles nuits... J'étais effondrée. J'ai voulu "accueillir ses sentiments et l'aider", mais je ne pouvais pas. La prunelle de mes yeux, mon petit bébé tellement affectueux, qui est toujours collé après moi ne voulait plus rien savoir de moi et c'était clair...  I wasn't good enough... J'entends quelqu'un dire "attends l'adolescence! Tu vas en avoir pour ton argent!" I guess...  mais cet épisode m'a profondément marquée. Je ne savais pas quoi faire et comment réparer. J'ai pleuré.

Heureusement, mon mari a pris le relais, le dodo, la bouffe, le bain. Il a aussi compris ce que c'était de ne plus aller aux toilettes seul hihi! J'ai essayé de faire des activités juste elle et moi, ne serait-ce que d'aller marcher dehors, mais elle ne voulait rien savoir. Sa vie tournait autour de sa petite soeur, son papa et ma mère. Elle m'ignorait carrément lorsque je lui disais bonjour ou voulais lui donner un câlin. Quand je voulais l'aider avec quelque chose elle ne faisait que répondre "non, c'est daddy qui va faire". Je lui achetais quelque chose, elle allait dire à sa soeur que c'était daddy qui lui avait donné. J'ai continué à la couvrir d'amour,  bien que des fois je devais me retirer, tellement j'étais frustrée de son rejet. J'ai fait un point de "dire" à bébé que je serais occupée parce que j'allais faire un dessin avec sa grande soeur. Elle me regardait faire de loin... j'en ai dessiné des bonhommes allumettes toute seule...

Un après-midi ou on avait reçu une montagne de neige, sur le chemin du retour de la garderie, j'ai pensé à voix haute, "ce serait bien que je dépose bébé et qu'on joue ensemble dans la neige!" J'ai continué à marcher, sans vraiment y repenser, jusqu'a ce qu'on arrive devant la maison. Je lui dis "est-ce que tu veux jouer un peu?" m'attendant à ce qu'elle me dise qu'elle va attendre son père. À ma grande surprise, elle me dit oui. Je l'installe, et me retourne pour aller chercher le courrier et je l'entend pleurer et dire à voix basse : "non, dépose bébé! dépose!" Je lui demande si elle veut que je joue avec elle, elle me répond oui avec un regard si triste. Je cours (non, vole) chercher la chaise du bébé, l'installe et me lance dans la neige avec ma première-née, me foutant du regard des voisins et des leggings mouillés. Best 20 minutes in a long time.

Depuis, elle a recommencé à me parler, et tranquillement, elle est revenue à moi pour quelques besoins. Mais ce n'est pas comme avant.

Cette période m'a appris beaucoup. Premièrement que ce n'était pas ma faute, c'était sa façon de dealer avec le changement de dynamique dans la famille.

Deuxièmement, que je faisais de mon mieux, je lui donnais tout ce que je pouvais humainement donner et que c'était assez; elle reviendrait vers moi lorsqu'elle serait prête. Difficile à mettre en pratique.

Troisièmement, lâcher prise, aller avec le flow, ne pas tenter de tout contrôler.... De toute façon, ça ne se contrôle pas un terrible two!

En espérant que la phase je déteste maman est passée jusqu'à au moins15 ans, je serai peut-être plus forte rendue là!!

Comment vos premiers-nés ont accueilli bébé 2? Quels trucs ont fonctionné pour vous?